Capucine Johannin

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Capucine Johannin
Nom de naissance Capucine Spineux
Naissance
Paris
Activité principale
Écrivaine, romancière, photographe
Auteur
Langue d’écriture française

Œuvres principales

Nino dans la nuit (2019)

Capucine Johannin est une autrice et photographe française[1] née en 1991 dans la banlieue Sud de Paris. Elle vit à Ivry[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle obtient son bac à dix-sept ans. Elle quitte seule la France pour l'Irlande avant de s'installer en Australie et travaille dans un motel[1]. Elle rencontre Simon Johannin à Montpellier[3]. Elle s'installe ensuite à Bruxelles et entame des études à La Cambre (école)[3].

Sa pratique de la photographie s'axe sur son intimité, ses proches[1]. Ses photographies inspireront l'écriture du roman de Simon Johannin, L'Été des charognes[4]. Elle sera également très présente pendant l'écriture, apportant ses conseils au jeune auteur[3]. L'ouvrage dépeint la violence et la rudesse du quotidien rural d'une bande d'adolescents[5]. Les photographies de Capucine Johannin seront exposées, doublées de lectures de Simon Johannin, au C-FAL de Genève en 2017. Leur collaboration artistique s'intensifie avec la publication d'un deuxième roman : Nino dans la nuit en janvier 2019, écrit à quatre mains et également publié chez Allia. Ils y racontent les galères de la jeunesse précaire d'aujourd'hui[6],[7]. Pour la sortie de l'ouvrage, Capucine Johannin aura l'idée de publier un clip vidéo [2] et c'est le collectif Contrefaçon qui le réalise[8].

Le couple collabore sur de nombreux projets qui mêlent leurs univers respectifs[1]. À ce sujet, elle dira au webzine Diacritik :

« C’est pour nous le prolongement logique d’une collaboration artistique démarrée il y a plus de huit ans. Depuis la fin de l’adolescence nous travaillons et réfléchissons ensemble. Notre conscience du monde on se l’est donnée mutuellement à travers la découverte des expériences de l’autre. Mais pour la première fois avec Nino dans la nuit, on commence à trouver nos places, à comprendre ce que chacun peut apporter au projet et pourquoi cette complémentarité est nécessaire à sa réalisation[9]. »

Dans une interview pour France Culture, elle déclare :

« J'avais envie d'un livre qui fasse du bien même si on parle de sujets durs, on s'est amusés à dénoncer beaucoup de choses dans Nino, mais on n'a jamais voulu que ce soit misérabiliste. On s'est beaucoup inspirés de nos histoires personnelles, on n'a pas inventé grand-chose. Nos personnages ont conscience qu'ils font un choix, et en même temps, c'est un non-choix. (...) Cet humour permet aussi à ces personnages de continuer à avancer, leur amitié leur amour c'est ce qui les maintient. C'est une précarité invisible, et c'était une façon de montrer que ça existe, les jeunes sont là. L'égalité des chances n'existe pas. J'ai tenté une école d'art en Belgique, j'ai mis trois mois à trouver un logement, je n'avais pas les bons papiers, les bons garants, il n'y avait aucune empathie, au bout d'un moment, on se ramasse, on se ramasse. Simon a vraiment été mon Cheval de Troie[10]. »

En janvier 2020, Nino dans la nuit est traduit en espagnol[11],[12],[13],[14]. Elle participe avec Zineb Dryef au Banquet du livre d'été en aout 2021[15].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Leur description des marges leur a valu d'être comparé à Virginie Despentes par le journal l'Obs[16]. Eric Loret écrit dans Le Monde, à propos de Nino dans la nuit : « Dès le début, on pense à Céline pour le persiflage dilettante et gouailleur, Apollinaire pour le soin orphique du langage, Genet pour la part baroque et maudite »[17]. La Croix fait également référence à ce dernier auteur en évoquant le Journal du voleur et indique qu"inépuisable, crue, inventive, riche de dialogues et d’images vives, leur prose hypnotise, langue dont l’inventivité porte sans faiblir cette génération incandescente"[7]. Le roman reçoit la note maximale (3T) du Télérama[18].

Nominations et distinctions[modifier | modifier le code]

Capucine et Simon Johannin ont été finalistes du prix de Flore[19], et nommés au prix du Livre Inter en 2019, pour Nino dans la nuit[6].

Nino dans la nuit reçoit le prix du deuxième roman remis par l'association Lecture en tête, lors du festival du Premier roman et les littératures contemporaines de Laval, sous la présidence de jury de Sorj Chalandon[20].

Publications[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Editions Allia - Auteur - Capucine Johannin », sur www.editions-allia.com (consulté le )
  2. a et b « Capucine et Simon Johannin le couple qui dynamite la littérature française », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c « Simon Johannin : "On ne peut vraiment pas tricher avec la poésie" », sur FranceCulture (consulté le )
  4. « Où est le cool ? : la sélection de la semaine », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  5. https://www.editions-allia.com/files/note_6279_pdf.pdf
  6. a et b Anne Audigier, « "C'est une jeunesse qui est un peu abîmée" Capucine et Simon Johannin en lice pour le prix du livre Inter 2019 », sur France Inter, (consulté le ).
  7. a et b Flora Moricet, « « Nino dans la nuit » de Capucine et Simon Johannin », sur La Croix, (consulté le ).
  8. Barrier Vincent, « CONTREFAÇON réalise le clip bande-annonce “Ancilla Domini” inspiré du livre “Nino dans la nuit” – ItineraireBis » (consulté le )
  9. « Capucine et Simon Johannin : « La dimension solaire du monde à venir c’est peut-être l’embrasement du monde actuel » (Nino dans la nuit) », sur Diacritik (consulté le )
  10. « Capucine et Simon Johannin : "On vit dans une société qui nous rend malade" », sur FranceCulture (consulté le )
  11. (es) « Nino en la noche », sur Librotea (consulté le )
  12. « Qui est Simon Johannin, jeune écrivain à succès et photographe de la littérature ? », sur Numéro Magazine (consulté le )
  13. « Dorothée Dussy, Capucine et Simon Johannin, François Jonquet, C.-F. Ramuz, Olga Tokarczuk… Une sélection de livres de poche », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Les nuits fauves de Capucine et Simon Johannin », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  15. Baudouin Eschapasse, Valérie Marin la Meslée, Christophe Ono-dit-Biot, Anne-Sophie Jahn, « Les choix culture du « Point » : la bombe « OSS 117 » ou le bonheur avec Billie Eilish ? », sur Le Point, (consulté le )
  16. « Jeunes, beaux et fusionnels : Capucine et Simon Johannin, les nouveaux enfants du paradis », sur Bibliobs (consulté le )
  17. « « Nino dans la nuit » : Capucine et Simon Johannin du côté des vingtenaires assoiffés de plaisirs et de vérité », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. Nathalie Crom, « Nino dans la nuit », sur Télérama, (consulté le ).
  19. « Le Prix de Flore a désormais sa deuxième sélection », sur www.actualitte.com (consulté le )
  20. « Littérature : Nino dans la nuit, prix du 2e roman de Laval », Courrier de la Mayenne, janvier 2020.

Liens externes[modifier | modifier le code]